Je peux pas m’empecher de frissonner de joie profonde a l’idee que tu laisses ta cuirasse et tes desirs de scene. C’est mon cote gascon, qui meprise l’appat des feux de la rampe. Je peux pas m’empecher de penser aussi que c’est ta scorpionnerie, vous le charme, nous les larmes. Je peux pas m’empecher de m’emerveiller de te voir reprendre sans cesse chaque revers de ta cape surannee futuriste, la decoudre et faire un autre ourlet, d’un tout petit pli parceque tu le trouves joli.
Tu te rappelles de ma braise crevarde de la fois derniere? Figure toi, il y a eu un sacre appel d’air (avec un accent). Et moi qui avais quelques reserves de petit bois (tu sais comme je suis prevoyante), et meme un peu du moyen et meme du gros. Qui avait eu le temps de bien secher avec le climat de ces temps-ci. Je sais pas bien comment tout s’est produit, mais je me suis retrouvee dans cette ville mi-quasi moyen-orientale, mi-europeenne, mi-asiatique (eh oui! ca fait plus que 4 tiers!), a preparer a l’ancienne des specialites centro americaines, juste exactement de quoi me sentir chez moi ici. La poesie nous rattrappe toujours, et je ne peux pas m’empecher de continuer de croire (la langue francaise… quelle folie!) qu’une etoile veille sur nous. Comme Pouia, la chatte de Kleopatra, qui s’installe a cote de moi a chaque seance. (Pouia c’est le nom d’une etoile en Grec).
Ce n’est pas vraiment que je retrouve de l’espoir que j’avais perdu. Car il se trouve meme sous les cailloux et sous les feuilles mortes. dans chaque interstice comme un lichen, comme une mauvaise herbe, il croit (avec accent circonflexe aussi) et continue de croitre. C’est donc encore dans les ombres qu’est le terreau fertile.
Nous sommes au petit matin du 12 aralık. la lune est pleine et joyeuse en gemeaux. au mexique, c’est le jour de la virgen de guadalupe, la pacha mama reprisee en catholique. Bonne et pleine journee a toi ma tendre mousse chantante.