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Lettre

ambre est lumière

De la lumière oui. une lumière blemme, une lumière fade une lumière voilée. à peine de quoi tenir mon coeur au calme. en secret je l’aime bien moi, mon petit feu sans joie. mais comme aucune étincelle ne jaillit, et qu’il ne brille pas du tout, il ne sait pas se défendre tout seul. Je le protège des tigres, comme le petit prince sa rose. J’ai qu’à soulever un peu la lèvre et laisser couler de cette bave épouvantable, pas facon Mononoke, plutôt genre un hérisson-garou. Après mes crises de lune froide, j’ère épuisée, affamée de tendresse pour me réparer. Je me demande: elle faisait comment la princesse au petit pois avant de marier le prince. Junkie de luxe, c’est pas pratique, non? Quand tu supportes pas la came coupée par exemple mais que t’es en chienne.

bref le bon vieux loop casse-pipe/casse-tête, grosse caisse/caisse claire. L’espace entre les nuits et les jours qui diminue, l’interstice entre espoir et désespoir qui devient tout fin, la fréquence de mes aller et venues qui augmente. je flippe. balle de flipper qui dépasse la vitesse du son. après la ritournelle, je dépasse lentement l’entendement de ce ping-pong strident pour passer a l’observation du dessin que forment les alteration du rythme. En gardant comme un reef de basse l’usage clair et précis de la mémoire disons plus linéaire. eh oui, c’est elle… la ligne de basse. en vrai, j’ai pas encore tout a fait le bon geste mais je vais y arriver. En tous cas, vivement la révolution quantique parceque en attendant c’est laborieux! et mortellement ennuyeux!

non, moi ce qui me déglingue, c’est de penser à mes enfants, ceux qui sont pas là, tous les jours. c’est ce clan imaginaire qui brille par son absence, et c’est cet amour que j’ai rencontré en vrai et que par amour, j’ai quitté. moi qui croyais si mystérieuse la possibilité d’une identité unique il y a quelques semaines, me voilà qui trouve la réponse toute bête maintenant. la persistance du j’, c’est l’amour! et la persistance de l’amour me diras-tu? sûrement son polymorphisme, comme un phasme avec plusieurs vies de chat. comme la persistance rétinienne, ca impressionne, mais tellement… c’est comme un supplice, ou comme d’apprendre à parler une nouvelle langue, je veux dire à vivre dans un endroit, on se retrouve une fois de plus en bas de la colline,avec un gros caillou a pousser, et avec la connaissance affinée de l’effort que cela demande, la fatigue des dernères montées encore dans tout le corps.

Dis donc au fait, tu savais toi qu’écrire ça faisait sécréter de l’acetylcholine? à part ca, j’ai trouvé un nom: Ambre Grise.

Ceci n’est pas un Post Scriptum: j’aurais dû te prévenir que ca risquait d’etre indigeste cette fois.

Bien bien à toi (avec et sans virgule)

A.G.