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SILENCE!

Ceci n´est pas un cri.

Ceci est une colère de koala.

Tout ce bruit dans tout ce monde égaré. qui crie plus fort que tout le monde.

Au paroxysme, des sombres manoeuvres, le protagonisme. Des vainqueurs et des vaincus dans des bouches pleines d’aphtes. Perpétuellement.

Et puis, enfin, le dégoût, un soulagement.

Sublimation. passer de l’état solide a l’état gazeux direct. sans se liquéfier. PV=nRT. Monter raide en pression sans exploser. chuis un glacon. bords incisifs, tout froid. veux pas fondre entre des doigts hagards.

Je m´évapore. Je songe au soupir, j´aspire à m’assoupir. pas plus.

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Medicine woman

N’est-ce pas étrange d’user des gens comme médecine? Et pourtant certaines rencontres soignent l’âme, et elle sait où chercher si on la laisse faire.

La solitude m’a guérie aussi, à sa manière. En me ramenant vers la présence qui, elle, n’était jamais partie. Qu’était là à attendre, dans son allure nonchalante d’éternité.

En guise de pansement, les bons soins d’un docteur m’ont soulagée. Rien ne sert de souffrir sans issue.

Les projecteurs, ça je gère. J’ai aimé, j’espère un retour de flamme.

On a tous en nous quelque chose d’un beau messie.

Parfois diamant.

Parfois charbon.

A.A.

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Embrassements

Un gros sanglot m’agite toute entiere a la lecture de tes mots. Je ne sais pas si il a commence par sortir des yeux ou rentrer par les pieds. Et puis il repart de moi dans l’air, dans la terre, dans la seve des pins ou dans l’ocean.

Tu sais c’est pas si affreux la solitude. Il ne faut pas s’en inquieter, d’abord observer ce sentiment, t’approcher un peu circonspecte, avec curiosite. Et commencer a vous apprivoiser, toi et ton renard. De multiples façons, tu as deja dompte des betes sauvages. Sache bien te souvenir que tout ce travail nous est vital, a nous-autres, meme si nous sommes loin, et qu’on fait le meme chacun de son cote. Les braves n’y echappent pas. Et parfois, quel bonheur de pouvoir nous retrouver, et se prendre dans les bras, dans les pattes, ou les nageoires, et meme danser ensemble! Ce bonheur, c’est le combustible. S’embrasser, alors que partout les forets s’embrasent. Il restera quoi?… le charbon.

Precurseur du diamant. Pour Theo et pour les autres.

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Illuminations obscures

Ma douce,

Au creux d’une sévère nuit sans sommeil, la réalisation finit par m’atteindre, celle de ma solitude… Alors que tant d’amis m’entouraient il y a un an encore, presque tous sont partis. Au moins ai-je la notion de leur présence dans un pays lointain pour me consoler.

Cela n’enlève rien à la douleur présente, une tristesse telle de me retrouver si seule, comme tu l’as bien senti. Il faut bien que j’avance dans ma ville dépeuplée, et que je continue jusqu’à retrouver la voie, ou la quiétude – un jour peut-être? J’ai l’impression d’errer depuis si longtemps que cette issue me semble absurde.

Pour toi en revanche la confiance grandit, pour preuve cette vision que j’ai eue dans la montagne, qui m’est apparue avec une telle clarté que je l’ai notée à la va-vite sur un bout de post-it.

Elle disait:

Tu vas le trouver ton chéri. Tu iras le chercher au fond de l’enfer s’il le faut, et vous rentrerez ensemble à la maison, et il te bâtira un grand lit où vous concevrez de beaux enfants, et vous les aimerez, et ils joueront devant le porche, pendant qu’on se racontera des histoires du temps jadis…

À bientôt, douce.