Ma douce,
Au creux d’une sévère nuit sans sommeil, la réalisation finit par m’atteindre, celle de ma solitude… Alors que tant d’amis m’entouraient il y a un an encore, presque tous sont partis. Au moins ai-je la notion de leur présence dans un pays lointain pour me consoler.
Cela n’enlève rien à la douleur présente, une tristesse telle de me retrouver si seule, comme tu l’as bien senti. Il faut bien que j’avance dans ma ville dépeuplée, et que je continue jusqu’à retrouver la voie, ou la quiétude – un jour peut-être? J’ai l’impression d’errer depuis si longtemps que cette issue me semble absurde.
Pour toi en revanche la confiance grandit, pour preuve cette vision que j’ai eue dans la montagne, qui m’est apparue avec une telle clarté que je l’ai notée à la va-vite sur un bout de post-it.
Elle disait:
Tu vas le trouver ton chéri. Tu iras le chercher au fond de l’enfer s’il le faut, et vous rentrerez ensemble à la maison, et il te bâtira un grand lit où vous concevrez de beaux enfants, et vous les aimerez, et ils joueront devant le porche, pendant qu’on se racontera des histoires du temps jadis…
À bientôt, douce.